Cédric Gaillard, un héritage familial et une vision renouvelée
Au Domaine du Feuillerage, Roland Gaillard est une figure incontournable, un visage connu loin à la ronde dont le charisme naturel crée un lien véritable avec celles et ceux qui croisent sa route. Mais aux côtés de cet homme passionné se trouve, depuis quelques années, son fils, Cédric, un pilier devenu essentiel à l’aventure familiale.
Plus réservé, mais profondément engagé, Cédric incarne la nouvelle génération du Feuillerage, perpétuant avec humilité et rigueur l’héritage de son papa. Ensemble, ils forment un duo unique, où l’expérience de Roland se marie à la vision moderne et au savoir-faire méticuleux de Cédric. À travers ce portrait, découvrez cet homme de cœur qui, dans le sillage de son père, trace peu à peu son propre chemin pour assurer l’avenir du domaine.
Quand on a un papa vigneron et propriétaire du Domaine du Feuillerage, le métier qu’on souhaite faire est une question qu’on ne se pose pas ?
Si si, on se pose la question. Ça n’a pas été une évidence. Ça a plutôt été une révélation. Le déclic s’est fait lorsque j’étais en 8ème année et que j’ai fait les vendanges avec mon cousin. À partir de là, il n’y avait plus de doute.
Tu as fait un apprentissage puis un Bachelor en œnologie à Changins. Dans ton parcours, y a-t-il eu une rencontre qui t’a marqué et qui a eu une incidence sur l’œnologue et vigneron que tu es aujourd’hui?
Il n’y en a pas eu qu’une. J’ai eu la chance d’avoir de super maitres d’apprentissage qui m’ont apporté plein de choses, chacun différemment. Il y a une grosse partie du bagage qui vient d’eux. Et il y a mon papa bien sûr. Tous ont contribué à faire le vigneron que je suis aujourd’hui.
Pour toi, qu’est-ce qui fait un bon vin?
Premièrement c’est son absence de défaut œnologique. Un vin doit être propre. Et ensuite c’est l’émotion qu’il procure quand on le boit: il doit y avoir un certain sentiment de respect. C’est quelque chose de beau.
Peux-tu nous parler d’un projet ou d’une réalisation dont tu es particulièrement fier au domaine?
Je suis particulièrement fier de la façon dont on gère notre vignoble aujourd’hui. Je pense qu’on a fait un grand pas en avant dans la manière de gérer nos sols et la plante. Nous avons fait un mix de ce que proposent les différents systèmes de production, et je suis fier de ne pas suivre un label, mais plutôt notre propre conscience.
Comment vois-tu l’évolution du Domaine du Feuillerage dans les années à venir ?
Ça va être une évolution pleine de défis. Notre milieu évolue beaucoup, que ce soit au niveau de la technique ou des goûts des consommateurs. On doit s’adapter et on doit défendre aussi certaines notions de terroir.
Comment vois-tu l’évolution des goûts des consommateurs ? Penses-tu que la demande pour certains types de vin va changer ?
Oui, c’est sûr qu’elle va changer. On va faire un changement dans les profils de vins. On va certainement aller vers des vins moins puissants, moins chargés avec beaucoup de buvabilité avec un taux d’alcool sans doute plus bas.
De quelle manière, le millésime 2024 va-t-il te rester en mémoire?
Il va me rester en mémoire, car il y aura eu de sacrés challenges à relever, et je trouve qu’on les a brillamment relevés. La nature a été dure avec nous. Mais je trouve qu’on a bien réagi. Ça n’a pas été facile. Il a fallu un petit peu réfléchir. 2024 a été un millésime assez éreintant. Et il y a eu beaucoup d’heures de travail. Mais le résultat est beau. C’est ça que je retiens. Et ce millésime m’aura rappelé que nous devons nous adapter au millésime.
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